POUR LA PREMIèRE FOIS, DES PLONGEURS LYONNAIS VONT EXPLORER LA SOURCE DU RHôNE à 2429 M D'ALTITUDE
Le Figaro Lyon
C'est une première. Des plongeurs lyonnais viennent de prendre la route vers les glaciers suisses pour explorer le lac situé au pied du lieu où se forme le Rhône, à 2429 mètres d'altitude. Une descente trois mètres sous la glace qui, aussi étonnant que cela puisse paraître, n'avait jamais été réalisée jusque-là. «Homo sapiens a gardé ce sentiment de conquistador. Il regarde loin et parfois il oublie ce qui est près de chez lui», confie Lionel Rard, fondateur et animateur d'Odysseus 3.1, l'association à l'initiative de l'expédition.
Un projet mûri depuis quelques années pour découvrir la source du 2e affluent de la mer Méditerranée qui traverse Lyon de nord en sud. «Je me suis renseigné sur cette source et j'ai appris qu'elle n'avait jamais été explorée. Ça m'a paru alors évident qu'il fallait être les premiers à y aller parce qu'on se souvient toujours des premières fois quand il s'agit d'exploration», se réjouit déjà Lionel Rard.
Objectif scientifique, écologique et artistique
Car au-delà de côté pionnier de cette plongée, elle aura un important intérêt scientifique et est soutenue, entre autres, par l'Université de Genève, l'INRAE ou encore l'observatoire des sédiments du Rhône. «Nous n'avons aujourd'hui aucune donnée sur les sédiments situés au fond du lac. Notre vocation est d'être le bras armé de la science surtout à une époque où nous sommes entourés de fake news», poursuit le fondateur d'Odysseus 3.1.
L'expédition aura également une ambition de sensibilisation au réchauffement climatique et à la fonte des glaces, les Alpes, château d'eau de l'Europe, étant particulièrement menacées par la hausse des températures. «D'après les études, d'ici 2100, 90% de la masse des glaciers aura fondu. Depuis 40 ans, 3000 lacs se sont formés dans les Alpes à cause de cette fonte», précise Lionel Rard.
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L'exploration s'annonce toutefois périlleuse. Les premiers forages de la glace située au-dessus du lac devraient commencer mercredi avant une première plongée probablement jeudi. Une descente sous la glace et l'eau rendue plus compliquée par l'altitude qui oblige à avoir des remontées à la surface plus lentes avec des paliers plus longs et des durées entre les plongées plus espacées.
Comme à son habitude et comme elle l'avait fait pour l'exploration du lac du Parc de la Tête d'Or en 2020, une première aussi, Odysseus 3.1 a embarqué dans son équipe un réalisateur pour produire une vidéo à l'issue de l'expédition. Mais aussi d'une artiste acousticienne, Julie Rousse, qui captera les bruits du glacier, de l'eau et du manteau neigeux.
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