La Côte d'Azur, la Provence, les côtes normandes, l'Auvergne, la Corse, la Bretagne, les nombreuses chaînes montagneuses… C'est vrai, la France est une destination de choix. Sa diversité de paysages mérite largement plusieurs détours. Et, ça, les visiteurs l'ont bien compris. En 2023, le pays enregistrait un nouveau record de fréquentations touristiques. L'Insee a mesuré la population d'étrangers, estimée à près de 100 millions de visiteurs rien que sur l'année dernière. Si cela a généré des recettes importantes (63,5 milliards d'euros d'après l'agence de développement touristique française Atout France) et certains bénéfices sont indéniables ; une étude soulève des problèmes conséquents notamment pour certains sites victimes de leur succès : le surtourisme.
Le surtourisme est un mot nouveau mais son concept est vieux comme le tourisme. "Il devient visible depuis qu'il touche les capitales européennes", indiquent Rodolphe Christin et Jean-François Rial dans leur livre L'Économie Politique (éd. Alter éco).
Il existe peu de définitions officielles du surtourisme. Toutefois, Le Robert a choisi de l'intégrer à son édition 2025 avec cette définition : une "présence touristique perçue comme excessive et nuisible". Le dictionnaire donne l'exemple d'un "site archéologique menacé par le surtourisme."
Sa connotation est péjorative parce qu'elle induit une fréquentation trop importante qui nuit à la préservation d'un lieu au sens large. En effet, comme l'indique Statista qui rend publique l'étude de l'Insee et les ministères français, de nombreux sites de l'Hexagone doivent désormais faire "face à des problèmes liés au surtourisme". Et pour cause, en seulement quelques dizaines d'année, le monde est passé d'une démocratisation du voyage au tourisme de masse, très accessible, et à tour d'avions pour trois fois rien. Les réseaux sociaux aussi ont leur rôle à jouer dans cette catastrophe en cours. L'afflux d'images virales renforce l'attrait des communautés à visiter certains lieux en particulier, ravageant des zones entières sans y prêter attention.
Parmi les conséquences néfastes du surtourisme, on note :
Pour être plus concret, voici un exemple donné par l'institut Statista : "la hausse de visiteurs, particulièrement internationaux, dans le village normand d'Étretat ces dernières années a par exemple causé la destruction d'une partie du site naturel."
Pour pointer les effets du surtourisme, une infographie a été réalisée par le portail de statistiques et d'études Statista grâce aux données de sources institutionnelles comme celles de l'Insee et de plusieurs ministères français. Une carte de l'Hexagone répertorie 10 sites français souffrant du surtourisme.
StatistaPour établir son classement, Stastita a croisé les données de population à l'année et la fréquentation touristique annuelle de chaque site. Sans surprise, ce sont le littoral du sud-est de la France et celui du nord-ouest qui sont les plus pris d'assaut :
Plusieurs sites français ont mis en place des mesures pour limiter les effets du surtourisme. Certains sautent sur l'occasion pour faire plus de profit (augmenter les tarifs, faire payer des services gratuits…), d'autres, simplement pour encadrer l'afflux de visiteurs. C'est notamment le cas de certaines calanques marseillaises, soumises à réservation en haute saison, gratuite mais obligatoire.
De la même manière, certains pays du monde ont fait d'écologie une priorité et, ce, bien avant d'être noyé par la masse. C'est le cas de la Namibie dont la préservation de l'environnement est inscrite dans la Constitution. Le pays africain n'accueille qu'un certain nombre de voyageurs chaque année et encadre leur présence notamment par des mesures de préservation de l'eau, ressource rare et précieuse dans ce pays du sud de l'Afrique australe.
Une fois que l'on sait ça, que peut-on faire ? Quelques gestes comme :
De leur côté, les Français attendent toujours l'inscription dans la Constitution du projet de loi sur l'inscription de la préservation de l'environnement depuis l'adoption le 16 mars 2021 à l'Assemblée nationale.
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